Le public français conquis par l'opéra chinois lors d'une soirée au Centre culturel de Chine à Paris
Le Centre culturel de Chine à Paris a consacré le 27 novembre une soirée à l'opéra chinois à son siège pour lancer la Semaine de présentation en France de l'art théâtral chinois, qui va durer jusqu'au mois de décembre. Introduit par une exposition destinée à faire connaître l'opéra traditionnel chinois et suivi d'une représentation d'extraits choisis du répertoire, l'événement a été un moment de découverte et de partage interculturel pour le public français.
L'opéra chinois se caractérise par un art de la codification, de la synthèse et de la virtualité. Fruit d'un partenariat entre le Centre culturel de Chine et l'Académie nationale des arts du théâtre chinois, l'exposition réunit des affiches explicatives, des photographies, des maquettes de décors et surtout plusieurs masques et costumes aux couleurs variées et aux motifs riches, afin de mettre en lumière cette forme artistique chinoise.
Les costumes sont une interprétation artistique des vêtements de la vie quotidienne, dont les styles, les matériaux et les motifs reflètent le statut social de celui qui les porte. On peut voir dans l'exposition la tenue de palais, vêtement décontracté porté par l'impératrice ou la princesse dans le palais impérial, ou les bottes à semelles épaisses, portées par des personnages masculins imposants, qui rehaussent leur taille.
Parmi la dizaine de maquettes présentées, on a pu voir celle du Palais de la Longévité, celle du soulèvement du Palais céleste, celle de Mademoiselle Julie dans laquelle la scène principale ressemble à une cage ou une boîte expérimentale, reflétant le mal-être du personnage principal qui ne s'adapte pas à son environnement social.
Après la présentation de l'exposition qui a permis aux visiteurs de mieux prendre conscience de la richesse de cet art, les organisateurs ont proposé une représentation de plusieurs extraits choisis issus du répertoire classique de l'opéra chinois, interprétés par des comédiens et danseurs professionnels.
L'un des extraits, « La concubine impériale ivre », dépeint l'attitude de la concubine impériale Yang qui attend en vain l'arrivée de l'empereur Tang Minghuang et qui traverse un mélange de joie, de honte et de colère.
« Ce spectacle m'a jeté dans un monde de perceptions inconnues. L'héroïne chante très aigu, faisant concurrence aux instruments à cordes, et réalise des acrobaties en même temps. C'est un spectacle très étonnant, qui diffère des opéras européens », a confié à l'agence de presse Xinhua Harold Hyman, l'un des spectateurs qui s'est dit impatient de revoir cette pièce sur une grande scène, en Chine de préférence.
Le dernier extrait, qui était aussi le plus long, s'intitulait « Ramasser le bracelet de jade ». Il s'agit d'une pièce traditionnelle de comédie populaire qui décrit la rencontre fortuite de la jeune Sun Yujiao, occupée à broder et à nourrir des poulets, avec un jeune homme timide, Fu Peng.
« J'ai beaucoup apprécié le spectacle. Le dernier extrait était très drôle, porté par de talentueux comédiens aux mimiques excellentes », a déclaré une étudiante en licence de chinois venue par curiosité assister à la représentation. Selon elle, « la grande expressivité des comédiens leur permet de communiquer des émotions au public ».
Pour un autre visiteur, journaliste pour un magazine en ligne spécialisé sur la danse qui a souhaité rester anonyme, « la prestation des comédiens est impressionnante, très maîtrisée, et parvient à conquérir un auditoire français peu au fait des codes chinois, grâce à une très grande expressivité ». Cette découverte concrète de l'opéra chinois a donné l'envie de voir un spectacle complet à certains visiteurs, qui espèrent que des représentations seront données à Paris d'ici quelques mois.