Malgré la décision de l’Union européenne (UE) d’imposer des droits de douane sur les véhicules électriques (VE) chinois, les constructeurs automobiles chinois ont attiré l’attention du monde entier lors du Salon de l’automobile 2024 de Paris, qui se déroulera du 14 au 20 octobre, mettant en évidence la force croissante des VE fabriqués en Chine, notamment leur prix abordable et leurs progrès technologiques.

Neuf constructeurs automobiles chinois, dont Seres, BYD, GAC Group, Xpeng ou encore Leapmotor, participent cette année au Mondial de l’Auto de Paris, dévoilant leurs dernières réalisations en matière de véhicules à énergie nouvelle (VEN) et leurs dernières innovations technologiques. Le nombre d’entreprises chinoises présentes a dépassé celui des constructeurs automobiles d’autres pays, a rapporté le média Yicai.com.

« Le marché européen représente une opportunité importante pour les constructeurs automobiles chinois », explique Zhang Xiang, le secrétaire général de l’Association internationale d’ingénierie des véhicules intelligents, ajoutant que les marques chinoises peuvent mettre en avant leurs avantages concurrentiels, notamment leur prix abordable et leurs technologies de pointe en matière de véhicules électriques.

Hongdi Brian Gu, le vice-président honoraire du conseil d’administration et coprésident de Xpeng, a déclaré que son entreprise visait à s’établir en tant que fournisseur de VE haut de gamme en Europe en proposant des modèles plus économiques.

Un responsable de Dongfeng Forthing a de son côté fait savoir que son entreprise avait intensifié ses efforts pour développer le marché européen, ses exportations vers le marché de l’UE atteignant 5000 unités au cours des trois premiers trimestres de l’année, soit une croissance de 325 % en glissement annuel.

Dans le même temps, des acteurs de l’industrie ont affirmé que l’imposition par l’UE de droits de douane sur les VE chinois pourrait entraver les progrès et la compétitivité de l’Europe dans le secteur des VE.

Zhang Xiang estime que la décision de l’UE d’imposer des droits de douane n’est pas de nature à promouvoir le développement de l’automobile en Europe et en Chine. Selon lui, la mise en œuvre par l’UE de telles mesures protectionnistes risque d’engendrer des incertitudes sur le long terme.

Wu Shuocheng, un analyste chevronné de l’industrie automobile, note que l’imposition de droits de douane par l’UE risque également de limiter son accès à des options plus abordables pour les consommateurs européens.

Le rapport de Yicai.com note que les multinationales de l’automobile prévoient de lancer des modèles de VE abordables ciblant le marché de l’UE dans un contexte d’affaiblissement de la demande, avec une vague de petites voitures électriques au prix moyen de 25 000 euros.

« La Chine et l’UE ne sont pas encore parvenues à une solution mutuellement acceptable dans l’affaire anti-subventions de l’UE concernant les VE chinois, malgré des progrès importants dans certains domaines. […] La Chine espère que l’UE organisera une visite dès que possible et fera avancer les consultations avec une attitude constructive, afin de parvenir rapidement à une solution appropriée », a indiqué le 12 octobre un porte-parole du ministère chinois du Commerce (MOFCOM).