Le vin est considéré comme « un signe de la culture », « un messager de l'amitié » et également « un vecteur de convivialité », c'est ce qu'ont affirmé des participants chinois et étrangers lors d'une conférence et une exposition internationales sur le vin qui a eu lieu dans le nord-ouest de la Chine cette semaine.

En tant que modèle d'échange et d'inspiration mutuelle entre différentes civilisations, la Chine et la France s'apprécient grâce au vin, le vin servant de pont et de vecteur pour des échanges culturels plus étroits entre ces deux pays.

Le quatrième Forum sino-français sur la culture et le tourisme du vin s'est tenu samedi 10 juin, à Yinchuan, du Ningxia, en marge de la conférence internationale de deux jours sur le secteur vitivinicole, ainsi que la troisième édition de l'Exposition internationale sur la culture et le tourisme vinicoles de Chine (Ningxia).

M. Hervé Novelli, ancien secrétaire d'Etat de la France en charge du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services, déclare lors du forum que le vin, « un signe de la culture », donne l'occasion de connaître l'histoire, les moeurs et les rites d'un pays.

Selon lui, l'industrie viticole du Ningxia se développe très rapidement, et a appris à raconter l'histoire et la culture uniques de la région à travers le vin. Il faut juste du temps pour que le Ningxia soit reconnu culturellement par le monde extérieur et que les visiteurs découvrent un nouveau monde fascinant grâce à l'œnotourisme.

Cette industrie émergente du Ningxia est d'ailleurs en plein essor grâce à une coopération solide entre la Chine et la France. En 2001, le gouvernement chinois a autorisé l'importation des premiers plants de vigne venant de France et dès lors, la coopération bilatérale en matière de vignes et de vins a connu un développement accéléré sur une « voie rapide », et fait fructifier les expériences françaises dans plusieurs endroits de la Chine.

Actuellement, de nombreux cépages soigneusement sélectionnés par des experts chinois et français, dont le Marselan, ont été généralisés pour la culture au Ningxia.

« Nous pouvons affirmer que le vin de Marselan est un résultat important de la coopération sino-française dans le domaine du vin, et un symbole qui indique un important développement de l'œnotourisme entre les deux pays », déclare M. Song Jingzu, vice-président et secrétaire général de l'association Chine-UE.

Mme Liao Xiaoyan, présidente de l'entreprise de conseil et d'expertise vitivinicole CLOVITIS, a travaillé dans l'industrie viticole française durant de nombreuses années, ce qui lui a permis d'être remplie de sagesse et d'expériences en la matière. Elle a introduit en Chine des techniques avancées sur la viticulture et la production de vin, ainsi que la gestion de la marque.

Selon elle, le vin est justement à l'image d' « un messager de l'amitié » permettant d'accroître les échanges culturels entre la Chine et la France. L'expérience acquise grâce à la France nous a évité de faire des zigzags et revêt une grande importance pour le développement de l'industrie vitivinicole chinoise.

Pour M. Mathieu Bellet, expert français en viticulture, le vin est « un vecteur de convivialité ». « Il est un peu universel en fait, on peut échanger avec tous les hémisphères, tous les continents ».

« Les zones viticoles du Ningxia sont en train d'acquérir une identité pour de nombreuses années », affirme le Français, « Aujourd'hui, l'objectif, c'est d'aider les vignobles à trouver leurs identités, leurs cépages, leurs process culturaux, afin qu'ils puissent se créer une identité viticole ».

Ces dernières années, quatre Forums sino-français sur la culture et le tourisme du vin ont été consécutivement organisés au Ningxia, et un institut sino-français du vin a été inauguré en 2022, tout en promouvant les échanges et la coopération entre les deux parties dans les domaines de la culture du vin, l'éducation, le tourisme, l'art et la formation des talents.

Dans le but d'approfondir la coopération déjà fructueuse et prometteuse, M. Marc Fesneau, ministre français de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a indiqué le 9 juin dans une vidéo qu'il convenait d'assurer un environnement économique favorable pour les opérateurs français et chinois, pour la protection des droits de propriété intellectuelle sur le matériel, tel que les plans exportés. Ensuite, il faut un projet qui implique tous les acteurs compétents que ce soit dans la production de raisin, la transformation en vin, la formation des techniciens et ingénieurs, la mise en place d'indications géographiques et l'accès au marché des produits.

Enfin, les vins du mont Helan devraient être produits conformément aux pratiques internationales pour être reconnus. Le développement de l'internationalisation des vins du Ningxia, mais aussi d'autres régions viticoles en Chine, passe par l'adoption de normes internationales, notamment celles de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), a souligné le ministre français, en affirmant son appui pour faciliter l'adhésion de la Chine à l'OIV.

En 1964, la France est devenue la première puissance occidentale à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. L'année prochaine marquera le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays et sera également l'Année sino-française du tourisme culturel.

Selon M. Song Jingwu, la Chine et la France devraient saisir cette occasion pour continuer à promouvoir des échanges et une coopération de haute qualité dans le domaine du vin, afin d'apporter de nouvelles contributions au développement des relations économiques et commerciales sino-françaises.