Un photographe français saisit l'essence authentique de la Chine à Hainan
Des stands de nourriture dans les vieilles rues, des cocotiers et des couchers de soleil dans les parcs, des surfeurs profitant des vagues... Voilà autant d'instantanés de la vie quotidienne capturés par le photographe français Jeremy Grinan à Hainan, province insulaire tropicale du sud de la Chine.
Vêtu d'une casquette jaune-brun, d'une chemise à rayures verticales bleues et blanches, d'un jean bleu foncé et de bottines marron de type Martens, M. Grinan incarne à la fois la décontraction et l'élégance dans son rôle de photographe.
Sa première rencontre avec la Chine remonte à plus d'une décennie, lorsqu'il est arrivé à Hong Kong après avoir quitté un emploi stable en France. A l'invitation d'un ami, il s'est rendu à Hainan pour des vacances, et le charme envoûtant des paysages tropicaux l'a incité à y prolonger son séjour.
Après avoir exploré diverses professions, dont celles d'enseignant et d'ingénieur, M. Grinan a découvert par hasard sa passion pour la photographie et en a fait son métier, témoignant alors des nombreux changements en Chine, particulièrement à Hainan.
« Je regrette de ne pas avoir commencé à prendre des photos plus tôt, car Haikou a totalement changé en 13 ans », déclare-t-il, notant que nombre de choses qu'il voyait habituellement dans les rues ont disparu aujourd'hui.
« Je m'efforce actuellement de prendre des photos parce que les choses évoluent si rapidement à Hainan. Dans cinq ans, peut-être que des choses que nous avons l'habitude de voir aujourd'hui disparaîtrons. »
En effet, Hainan a connu d'importants changements ces dernières années, notamment depuis que la Chine a publié un plan directeur en juin 2020 afin de faire de Hainan un port de libre-échange de haut niveau et influent à l'échelle mondiale d'ici le milieu du siècle.
M. Grinan considère la construction du port de libre-échange de Hainan comme "un projet d'envergure à long terme" et il est convaincu qu'il s'agit d'une belle occasion pour Hainan. « Beaucoup d'efforts y sont investis », et c'est « quelque chose de préparé pour la prochaine étape de la croissance de Hainan », ajoute-t-il.
Vivant à Hainan depuis des années, M. Grinan estime que la province insulaire est un endroit « magnifique », « pratique » et « amical », « comme une petite Chine ». Par conséquent, lorsque le photographe a constaté en ligne des commentaires étrangers négatifs sur la Chine, il a ressenti de la colère. C'est ainsi qu'il a pris la décision de réaliser des vidéos où il se présente en personne, en vue de dévoiler la véritable vie en Chine et de donner aux étrangers un portrait authentique du pays.
« Tout simplement, je suis sorti dans les rues et j'ai filmé les choses ordinaires, peut-être des choses que les Chinois ne trouveraient pas intéressantes, mais qui seraient spéciales pour les étrangers », explique-t-il, soulignant que les Chinois peuvent se déplacer librement, se reposer et s'amuser, comme partout dans le monde, ce qui contredit donc les stéréotypes de certains étrangers.
Outre la photographie, M. Grinan aime jouer de la guitare avec d'autres musiciens, écrire des scénarios en préparation de tournages et de la réalisation de films, et voyager pour découvrir les coutumes et cultures à travers la Chine.
« C'est peut-être le meilleur moment d'être en Chine maintenant. Son économie est excellente et tout le monde va mieux », affirme-t-il.
En ce qui concerne sa volonté de continuer à rester à Hainan, M. Grinan indique : « Chaque année, je dis simplement "Je reste encore un an. D'accord, je reste encore un an". Maintenant, ça fait longtemps. »
« Je n'ai aucune raison de partir maintenant », précise-t-il. « La vie est géniale. J'ai des projets. J'ai beaucoup d'amis. Donc je reste ici. »