Marc Riboud : enregistrer fidèlement le développement de la Chine à travers son objectif
La grande rétrospective du photographe français Marc Riboud est de nouveau ouverte depuis le 19 mai au Musée Guimet, à Paris. Lorène Durret, conservatrice principale de l’exposition et directrice de l’Association « Les Amis de Marc Riboud », a déclaré que la Chine représentait une partie importante des photographies de Marc Riboud.
En 1957, Marc Riboud, alors 34 ans, s’est rendu en Chine pour la première fois et est devenu le premier photographe occidental à visiter la République populaire de Chine. Il y est ensuite retourné en 1965. Lorène Durret a indiqué que Marc Riboud avait séjourné longtemps en Chine lors de ses deux visites en 1957 et en 1965, et qu’il avait ainsi eu assez de temps pour connaître la Chine et y prendre de nombreuses photos.
Une visiteuse admire une œuvre photographique de Marc Riboud montrant une immense affiche publicitaire dans une ville chinoise en 2002 (Xinhua)
Selon Mme Durret, Marc Riboud s’est concentré sur les gens ordinaires lors de sa première visite en Chine. Les scènes dynamiques dans les usines et les villages ainsi que les paysages naturels des rivières et des montagnes ont été l’objet principal de ses œuvres. Avant ce voyage en Chine en 1957, M. Riboud avait visité d’autres pays asiatiques, tels que l’Inde. Il a ainsi eu la chance de pouvoir comparer les différences de conditions sociales entre ces pays asiatiques. L’industrialisation et l’urbanisation alors en cours en Chine lui ont laissé une impression profonde.
En 1971, Marc Riboud est reparti en Chine pour la troisième fois, en tant que membre de la délégation de l’homme politique Alain Peyrefitte. Il faut mentionner que Marc Riboud a profité de cette occasion pour prendre ce qu’il considérait comme sa meilleure photo du Premier ministre chinois Zhou Enlai.
À la fin des années 1970, alors que la Chine mettait en place sa politique de réforme et d’ouverture, le pays s’est de plus en plus ouvert à recevoir des Occidentaux en Chine. Marc Riboud a ainsi pu visiter régulièrement la Chine pour y prendre des photos. Mme Durret a noté que les photos prises par Marc Riboud en Chine à cette époque se concentraient sur le développement rapide de villes chinoises telles que Shanghai et Shenzhen. Par exemple, les photographies de Shenzhen montrent l’évolution de cette ville, passant d’un petit village de pêcheurs à une grande métropole. Des années 1990 au début du XXIe siècle, Marc Riboud s’est rendu aux quatre coins de Shenzhen et de Shanghai, afin de montrer non seulement le contraste saisissant entre les bâtiments anciens et nouveaux, mais aussi les changements de la vie sociale au cours des événements historiques via des photos de gens ordinaires.
Lorène Durret a pu visiter de nombreuses villes chinoises grâce à l’exposition des photos de Marc Riboud en Chine, dont elle a été la conservatrice. Selon elle, les Chinois s’intéressaient beaucoup aux photographies de M. Riboud. Un jeune chinois lui a déclaré un jour qu’à travers le travail de Marc Riboud, « nous pouvons en apprendre davantage sur la vie de nos parents et de nos grands-parents ». Mme Durret a été profondément touchée par l’enthousiasme et la sympathie des visiteurs chinois.
Marc Riboud a enregistré le développement de la République populaire de Chine du point de vue spécial d’un photographe occidental. Ses œuvres sont considérées comme « une mémoire collective » du peuple chinois. Ce photographe documentariste, qui ne parle pas chinois mais qui est venu en Chine plus de 20 fois, a présenté la « vraie » Chine à l’Occident via ses photographies, franchissant les limites des langues et des frontières.