Comment un jeune Français s'intéresse à une époque unique de l'histoire chinoise

2021-11-08 11:15:51|Xinhua

À Montargis, une petite ville à quelque 100 kilomètres au sud de la capitale française, Baptiste Ducharme, un étudiant français de 21 ans, est allé ouvrir les rideaux d'une maison du centre-ville vieille de 300 ans.

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Baptiste Ducharmes, stagiaire du Musée historique de l'Amitié franco-chinoise (Xinhua/Xiao Yazhuo)

Il est entré dans la maison, a allumé la lumière et a laissé ses yeux parcourir deux assiettes décoratives en porcelaine représentant Changsha, une ville de la province du Hunan, au centre de la Chine, et Montargis. Son regard est finalement tombé sur la carte de la Chine affichée sur l'autre mur.

Baptiste savait que des jeunes pionniers chinois avaient vécu dans cette vieille maison il y a plus de 100 ans. Ils traversèrent les océans pour venir en France, à la recherche d'un moyen de sauver leur patrie. Ils firent partie du Mouvement "Travil-Études en France". La maison est aujourd'hui devenue le Musée historique de l'Amitié franco-chinoise.

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Une belle vue sur Montargis, le 8 avril 2021 (Xinhua/Gaojing)

Baptiste vient de commencer un stage au musée. Il a commencé à apprendre le chinois il y a sept ans et étudie maintenant le chinois et l'anglais à l'Université d'Orléans en France. Bien que la plupart des Occidentaux soient plus intéressés par la Chine ancienne, l'histoire de Montargis a permis son professeur de se concentrer davantage sur les 100 dernières années de l'histoire chinoise.

"Je trouve que le musée est un bon moyen pour permettre aux gens, qu'ils soient Français ou Chinois, de connaître cette histoire vraiment unique", a répondu Baptiste à Xinhua lorsqu'on lui a demandé pourquoi il avait choisi de faire un stage au musée.

En raison de la pandémie, le musée a été fermé lors du confinement. La tâche principale de Baptiste consistait à traiter les dossiers. Il a converti de vieux documents papier en version numérique. Bien que Dr. Wang Peiwen, la directrice du musée, lui ait permis de télétravailler, il tenait malgré tout à venir lui-même au musée pour l'atmosphère.

En 2017, Baptiste a fait partie d'une délégation scolaire. Avec ses camarades de classe et ses enseignants, ils sont allés en Chine pour une période d'études d'échange. Outre Beijing et Shanghai, ils sont également allés dans la province du Hunan, d'où sont venus la majorité des jeunes chinois du Mouvement "Travail-Études en France" il y a cent ans.

"Je pense qu'ils ont été très courageux. Quand nous sommes allés en Chine en tant que lycéens, nous nous sommes détachés de nos parents et de nos familles pour aller vivre en Chine. Ce n'était pas facile", a rappelé Baptiste, "Ça devait être très difficile de se faire une place en France en tant que Chinois. Ils devaient travailler et étudier en même temps, et pendant la guerre. Ça devait être très difficile à l'époque."

3?22???????????????????????????????.jpgPhoto prise la 22 mars 2021 montrant la grande sculpture dénommée "Monument du Centenaire", qui commémore les 100 ans du Mouvement "Travil-Études en France", sur la place de la gare de Montargis. (Xinhua/Gaojing)

Le stage au musée a donné à Baptiste une occasion d'apprendre comment les jeunes chinois ont utilisé leur expérience pendant le Mouvement "Travil-Études en France" une fois de retour en Chine, les motivant à s'engager sur la voie de la révolution marxiste.

"Ce qui m'a impressionné, c'est quand les jeunes chinois sont revenus en Chine. Leur expérience ici en France leur aurait ouvert l'esprit. Ils étaient venus en quête de savoir et de connaissances. L'expérience leur a donné plein d'idées pour créer le Parti communiste chinois", a-t-il déclaré.

"Si j'en ai l'opportunité, je retournerai certainement encore en Chine. Quand ce sera possible, j'espère y retourner plusieurs fois. Peut-être pour travailler et étudier, comme ces jeunes chinois le firent cent ans avant", a ajouté Baptiste.

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Wang Peiwen, directrice du Musée historique de l'Amitié franco-chinoise, parle avec Baptiste Ducharmes. (Xinhua/Xiao Yazhuo)

Ces dernières années, un nombre croissant d'étudiants européens se sont intéressés au musée, a noté Dr. Wang Peiwen, la directrice du musée. "Baptiste est le premier stagiaire européen au musée. Mais il ne sera pas le dernier. Des étudiants britanniques ont demandé s'il y a encore des opportunités de stage", a-t-elle ajouté.

Dr. Wang Peiwen pense que de plus en plus d'étudiants européens viendront au musée pour y faire des stages. Ils y découvriront ce chapitre unique de l'histoire chinoise, conservé dans une petite ville au centre de la France.