Philippe Bouvet, un Français crée un pont entre la Chine et la France grâce à la musique

2021-12-27 18:35:38|CRI

La musique nourrit l’esprit et l’âme et nous rend heureux.

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Musicien de métier, Philippe Bouvet a composé plusieurs musiques pour des documentaires de la chaîne de télévision française Canal+. Producteur, il possédait autrefois 3 studios produisant des disques de différents styles comme le jazz, la pop et le rock. En 2007, Philippe Bouvet est venu à Beijing avec deux amis. Ils ont transformé en quelques mois une usine désuète de 2000 mètres carrés en une petite salle, qui accueille aujourd’hui des artistes du monde entier. Ce Parisien d’origine a créé un pont entre la Chine et la France, grâce à la musique.

Les spectateurs achètent des billets pour assister à la représentation. Pendant ce temps, il faut assortir les rideaux, modifier les lumières, tester la table de mixage et attendre tranquillement les répétitions. Philippe travaille toujours scrupuleusement et méthodiquement comme s’il préparait son premier concert.

Il enregistre la musique des ethnies Qiang et tibétaine et produit des albums dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine

Dans les années 1990, ce musicien à succès menait une vie paisible à Paris mais des signes le prédestinaient à avoir des affinités avec la Chine. Entre 1996 et 2004, Philippe a souvent voyagé dans le sud-est de la Chine afin de trouver de l’inspiration pour ses compositions musicales.

En 2007, Philippe et deux amis chinois ont transformé une usine désuète de 2000 mètres carrés à l’extérieur du 5ème périphérique, en banlieue de Beijing, en une petite salle de concert, La Plantation. Philippe est très fier du style architectural et de la décoration intérieure de la salle.

« La salle de concert a besoin d’âme. Même s’il n’y a pas de représentations, je suis ici tous les jours pour être en contact avec les musiciens chinois et étrangers, organiser des spectacles, concevoir les affiches et rencontrer différentes personnes. En général, une heure de concert exige trois mois de préparation », explique-t-il. 

Depuis 2013, grâce à une gestion minutieuse de Philippe, la salle se dirige vers le succès. Tous les week-ends, se tiennent deux ou trois concerts auxquels participent des musiciens français, brésiliens et norvégiens. Classique, jazz et même musiques des minorités chinoises tibétaine, Yi et ouïgoure, il y en a pour tous les goûts !

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« Quand on est au mieux de la musique, on a un sentiment différent, cette qualité-là, elle est nourrissante, elle nourrit l’esprit, elle nourrit l’âme, elle nourrit le plaisir de vivre, c’est quelque chose de particulier », a expliqué Philippe Bouvet. Grâce à sa conception de la musique, il espère que les spectateurs pourront aussi ressentir les mêmes émotions.

90% des spectateurs sont chinois parmi lesquels des réguliers habitent tout près de la salle. Certains n’hésitent pas à faire deux heures de trajet en voiture pour assister aux concerts, d’autres prennent carrément l’avion depuis Xi’an et Shanghai pour être sûr de ne rien louper des concerts de leurs musiciens favoris !

Sur scène, différentes musiques du monde et instruments (piano, saxophone, clarinette, vibraphone, marimba et morin khuur) se côtoient pour composer ensemble une mélodie fantastique.

Les effets de lumière sur la scène tels que la température de couleur, l’intensité de la lumière et la variation de la luminosité sont un exercice délicat à maîtriser

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« A côté de la boulangerie, ils ont construit un théâtre, à côté du centre commercial, il y a un théâtre, c’est chez nous, on y va à pied, en vélo, et toute la semaine il y a un spectacle chez nous. » Dans les années 1960, le gouvernement de Charles de Gaulle a mis en place une politique culturelle ayant pour but de faire bénéficier à tous de la culture : concerts, danses et spectacles vivants sont accessibles à tous grâce à la construction de lieux d’échanges culturels dans chaque commune et village de France. Cette politique a jeté une base solide pour que la France devienne une puissance culturelle dans le monde d’aujourd’hui et a, d’une certaine manière, orienté la carrière de Philippe.

Les lieux culturels réputés en France, en Europe et aux Etats-Unis ont connu un succès éphémère en Chine, puis ont fini par tomber en décadence pour diverses raisons. La petite salle de Philippe a, quand même, résisté à Beijing au cours de la dernière décennie malgré diverses difficultés comme la hausse des loyers et la rémunération des artistes. Ce Français qui s’en tient à « L’homme fort ne se bat pas » espère que sa petite salle pourra continuer à offrir toujours plus de représentations artistiques au public chinois.