Une Française vivant en Chine depuis 22 ans : « c'est là où je me sens à l'aise »

2022-04-27 08:54:27|China.org.cn

Grâce à une mutation professionnelle inattendue, Isabelle Justo, une Française qui n'avait jamais particulièrement voulu venir en Chine, a suivi son mari pour vivre à Beijing. Jamais elle n'aurait cru que ce séjour durerait depuis 22 ans.

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En se souvenant de ce qui s'est passé pendant toutes ces années, elle a raconté son histoire au journaliste de China.org.cn avec émotion : « Quand je suis descendue de l'avion, Beijing ressemblait à un immense village. Les rues étaient pleines de vélos, le métro n'avait que deux lignes et il y avait peu de grands immeubles. Mais aujourd'hui, les changements ont été si importants que le réseau routier de la ville s'étend dans toutes les directions, les véhicules ont envahi les rues et les immeubles sont de plus en plus hauts et de plus en plus nombreux. Je plaisante parfois en disant que Beijing a quelque chose de nouveau presque chaque semaine, et je suis étonnée de la vitesse à laquelle la ville se développe. »

« Lorsque ma fille est allée à l'école pour la première fois, je me souviens que les environs de l'école étaient encore déserts. Mais petit à petit, quelques petites boutiques et quelques petits restaurants s'y sont installés, et en quelques années seulement, l'endroit s'est développé », a-t-elle ajouté. « Je pense que les Chinois sont très ingénieux et assidus. Ils travaillent sans relâche et se servent de leurs propres efforts pour rendre leur pays plus beau jour après jour ».

Résidente de la capitale et témoin de son développement et de ses changements depuis plus de 20 ans, Isabelle a indiqué estimer qu'au fil des ans, la ville de Beijing est passée de l'amélioration des fonctions de base à la création d'une vie moderne, de haute qualité, confortable et pratique.

Dans ce processus, le rôle important joué par les sciences et technologies, ainsi que les progrès que ces domaines ont apportés dans la société chinoise, l'ont également profondément marquée : « En Chine, tout le monde s'est habitué à utiliser un smartphone pour traiter la plupart des besoins quotidiens : vous pouvez réserver un taxi, payer, commander des plats à emporter, faire des achats en ligne, discuter avec des amis n'importe quand, n'importe où... »

« Quand j'avais des amis français qui me rendaient visite, au début ils sortaient leur portefeuille au moment de payer, mais quand ils ont vu que j'utilisais mon téléphone pour tout faire, ils ont vite appris comment faire », a confié Isabelle avec un sourire.

Bien sûr, la praticité de la technologie n'est pas la seule raison pour laquelle la famille d'Isabelle vit et travaille ici. Elle tient davantage encore à l'importance accordée à la culture et la chaleur de la société.

« En tant que mère de deux filles, ma première priorité est la sécurité : ici, je peux laisser mes enfants prendre un taxi pour rentrer à la maison en toute sécurité, même la nuit. Ma famille en France était un peu étonnée en entendant cela, car elle ne sait pas à quel point la ville est sûre. Je n'ai pas à craindre de perdre des choses dans des endroits bondés à Beijing, et je peux sortir me promener la nuit. Donc vivre à Beijing fait que toute ma famille se sent très en sécurité ».

« Deuxièmement, les Chinois sont très accueillants et hospitaliers. Chaque fois que je rencontre des difficultés dans la vie, qu'il s'agisse d'ouvrir un compte bancaire, d'inscrire un enfant à l'école ou d'acheter des billets pour un voyage à l'étranger, je rencontre toutes sortes de personnes chaleureuses qui m'aident à trouver un moyen de résoudre mes problèmes, et la phrase chinoise que j'entends le plus souvent est : “Ne vous inquiétez pas, il y a une solution !”. Ça me fait toujours chaud au cœur ».

« La troisième raison pour laquelle je reste est que la qualité de vie à Beijing est de plus en plus élevée. Je pense que Beijing est maintenant une métropole internationale, très moderne. Ici, il y a tout ce dont vous avez besoin pour vivre, et même certains aspects sont plus pratiques qu'à l'étranger. Vivant à Beijing, ce que je ressens se résume en un mot : confortable ».

« L'année dernière, j'ai pu encore voyager et je suis allée à Chongqing et à Lanzhou. J'ai beaucoup aimé ces deux endroits. Chongqing est une merveilleuse ville de montagne qui m'a fait ressentir toute la créativité et la sagesse du peuple chinois. Lanzhou est une ville avec une saveur pittoresque et traditionnelle chinoise très différente de Beijing, ce qui m'a permis de découvrir les vastes terres et ressources de la Chine et d'approfondir ma compréhension de la Chine. J'aime aussi beaucoup apprendre la cuisine chinoise et française ; aujourd'hui, beaucoup de jeunes commandent des plats à emporter, et j'aimerais leur apprendre une chose : on peut aussi cuisiner un bon repas en très peu de temps. »

Isabelle souhaitait permettre à ses enfants d'apprendre le chinois à Beijing, car elle pensait qu'avec le développement de la Chine, le statut du chinois dans le monde deviendrait de plus en plus important à l'avenir. « Aujourd'hui, mes deux filles se sont pleinement intégrées dans la vie de l'école locale. Elles ont beaucoup d'amis et sont très heureuses à l'école. Toutes les deux parlent couramment le dialecte de Beijing, et elles sont désormais des “interprètes en simultané” pour leurs parents ».

Après une longue absence loin de son pays natal, Isabelle est toujours interrogée par ses parents et amis français : pourquoi vit-elle depuis si longtemps en Chine ? Mais chaque fois, elle a du mal à répondre : « Quand on a tant de sentiments, comment peut-on l'expliquer en une phrase ? »

« Donc, je préfère toujours les inviter à venir en Chine pour la découvrir, afin que les gens qui ne connaissent pas la Chine puissent voir ce qu'est la vie ici et les laisser trouver la réponse par eux-mêmes. En fait, quand mes parents et des amis sont venus ici, ils ont tous été surpris de voir un peu plus tard que c'était très différent de la Chine dont ils se souvenaient, et c'est le meilleur moyen d'accroître la compréhension et d'éliminer les barrières ».

« Comme le dit le vieil adage chinois : “Poser cent questions vaut moins que voir une seule fois” », a déclaré Isabelle en souriant.