Samy Snoussi : la crème de la boulangerie française à Ningbo

2023-04-27 09:21:40|La Chine au présent

« Ningbo est une ville active grâce à sa population très entreprenante et au cadre de vie agréable où il fait bon vivre », a déclaré Samy Snoussi, propriétaire de la boulangerie française Mon Époque à Ningbo, ville côtière chinoise dans le Zhejiang. Le Français s’est installé à Ningbo en 2006. Pour surmonter son mal du pays et promouvoir le pain français authentique dans la ville, il a ouvert une boulangerie, qui est devenue populaire et lui a valu le surnom d’« oncle français » parmi les boulangers locaux.

Une boulangerie 100 % française

Né en 1961, M. Snoussi est arrivé pour la première fois en Chine en 1983. À ce moment-là, il était étudiant en droit à Aix-en-Provence et il accompagnait son père, qui entretenait des relations commerciales et industrielles en Asie, pour faire une visite d’affaires. Cette venue en Chine a été un choc culturel : de nouvelles fragrances, des aliments inédits, une cuisine aux saveurs exotiques et des habitudes culturelles différentes… Même si la visite n’a duré que deux jours, il est tombé amoureux de ce pays et il espérait y retourner au plus vite.

En mars 2006, M. Snoussi s’est installé à Ningbo pour aider son père, qui y avait créé son entreprise en 1999 pour des raisons stratégiques, mais aussi grâce à la proximité avec le port de Beilun qui est un atout pour l’exportation et pour les fournisseurs qui étaient dans les villes alentour.

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La baguette de pain, le type de pain le plus apprécié et le plus consommé en France

Après avoir résidé à Ningbo pendant plus de sept ans, M. Snoussi a constaté que ce qui lui manquait le plus, c’était la boulangerie française. « Nous avions de bonnes boulangeries à Ningbo, mais produisant plutôt des pains de type chinois ou coréen, ou des pains de type européen, mais nous ne retrouvions pas le goût. Cela ne correspondait pas à notre pain quotidien, car chez nous, le pain, c’est un peu comme le riz en Chine », nous a-t-il expliqué.

En juin 2013, l’idée lui est venue d’envisager une boulangerie 100 % française à Ningbo. Même s’il n’avait aucune expérience en boulangerie, il a très vite appris comment cela fonctionnait auprès d’un boulanger français et il a choisi d’appeler son enseigne « Mon Époque ». Selon ses explications, ce nom combine l’idée d’une des plus prestigieuses époques françaises, la Belle Époque, et l’idée d’appartenance avec le mot « Mon », qui exprime que de son temps, tout était bon, et lui rappelle la cuisine et les pâtisseries de sa mère. « Dans la culture littéraire française, nous revenons souvent sur “la madeleine de Proust” qui symbolise des souvenirs heureux. Les parfums et les odeurs vous ramènent à votre enfance et vous évoquent subitement des souvenirs chargés d’émotions », a ajouté M. Snoussi.

Selon lui, le vrai caractère unique de Mon Époque est son identité 100 % française grâce à l’offre des produits préparés au quotidien et à l’authenticité du goût à la française. « Nous sommes une des rares boulangeries françaises en Chine qui importe directement sa farine de France, depuis la région de Cognac, farine produite à partir de blé 100 % français. Le beurre est également importé de France. Ce sont les deux ingrédients les plus importants dans la boulangerie. Cela nous permet de garantir le goût régulier et une continuité dans la qualité. Si vous avez aimé notre baguette il y a huit ans, vous l’aimerez toujours aujourd’hui car elle est faite à partir des mêmes ingrédients. Nous attachons la plus grande importance à la qualité et au goût de nos produits afin que tous nos clients puissent tous les jours retrouver les mêmes plaisirs », nous a-t-il confié.

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Un jardin botanique à Ningbo

Grâce à l’authenticité de ses produits et à la qualité de son service, Mon Époque a gagné de plus en plus en popularité au fil des années. À l’heure actuelle, la boulangerie a trois boutiques à Ningbo. « Nous attachons une grande importance à la satisfaction de nos clients et à leurs sourires que je perçois quand j’ai la chance de les rencontrer en boutique ou hors boutique », a-t-il remarqué.

Une vie dans le partage

Dans la vie quotidienne, M. Snoussi se passionne pour la promotion de la culture du pain français et donne des cours à ce sujet dans plusieurs établissements à Ningbo. « Nous adaptons les contenus et la durée en fonction des âges des élèves pour que cela reste toujours un moment de partage agréable, instructif et ludique, toujours autour de l’histoire et la culture du pain en France », a-t-il dit.

En dehors des pains français, M. Snoussi voudrait également promouvoir la cuisine française à Ningbo. En 2018, il a fondé un restaurant français du nom de « Le Resto » dans la ville. « L’idée était d’offrir aux personnes vivant à Ningbo un complément à la culture culinaire française à travers un restaurant de type bistro assez orienté vers la cuisine à base de produits de la mer, car Ningbo est une des villes en Chine où la culture des produits de la mer est primordiale », a-t-il expliqué.

Sous l’influence de sa mère, qui est une personne d’une grande générosité, M. Snoussi s’intéresse beaucoup à l’humanitaire et se plaît à aider les personnes dans le besoin. En 2008, il a fait don de plus de 30 000 yuans à Wenchuan, zone sinistrée touchée par le tremblement de terre. Il se soucie beaucoup de la vie des étudiants. Il a fait don des T-shirts à un établissement scolaire pour élèves en situation de handicap à Ningbo et a accordé des bourses aux élèves exceptionnels d’une école à Ningbo. Pendant plusieurs années, il a parrainé la campagne « Ruban rose » organisée par une équipe de femmes étrangères pour prévenir du cancer du sein. Il a aussi parrainé des activités pour encourager plus de gens à aimer les chiens errants. Selon M. Snoussi, les personnes qu’il a aidées ont toutes leur particularité et lui procurent le bonheur quand il voit le réconfort et la joie sur leur visage.

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Vue nocturne à Ningbo

Vivant à Ningbo depuis 17 ans, M. Snoussi a été témoin des changements de la ville. Selon lui, parmi les changements les plus impressionnants, c’est le niveau de développement de la société à Ningbo qui a été réalisé en si peu de temps. « Ningbo est une grande ville mais encore à taille humaine, en 30 minutes en voiture, nous sommes déjà à la campagne, cela permet de s’évader plus souvent. Le système éducatif est à la hauteur, donc les familles s’installent volontiers et apportent aussi bien un savoir-faire que de nouveaux investissements », a-t-il souligné. Il espère que les autorités locales pourront organiser à l’avenir plus d’activités culturelles internationales, notamment un festival international de musique et de théâtre, pour donner à Ningbo une réelle aura cosmopolite.