Li Li, héritière du patrimoine culturel immatériel de l’ethnie Buyi, rêve toujours d’aller au défilé de la Semaine internationale de la mode de Paris

2023-04-27 09:21:40|La Chine au présent

« J’ai toujours rêvé d’aller avec mes brodeuses au défilé de la Semaine internationale de la mode de Paris afin que davantage de gens puissent voir la beauté du patrimoine culturel immatériel chinois », a déclaré Li Li, responsable de la société de développement culturel Guizhou Buyiyao.

Mme Li, âgée de 34 ans, originaire de Qinglong, au sud-ouest de la province du Guizhou, est une héritière du patrimoine culturel immatériel de l’ethnie Buyi et une vedette de la mode avec plus de 100 000 fans. Ces dernières années, elle a aidé les villageois à faire entrer la modernité dans les costumes ethniques traditionnels et s’est engagée dans une voie louable de la promotion de la culture ethnique.

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(Xinhua)

Innover dans l’artisanat traditionnel

En raison de son fort côté pragmatique et de son intelligence pratique, Mme Li a appris le tissage, la peinture à la cire, la teinture des tissus et la confection auprès de sa mère dès le plus jeune âge. « J’ai vécu loin de mon pays natal depuis de nombreuses années, mais j’ai toujours gardé dans mon cœur le savoir-faire ancestral. » En 2016, elle est retournée dans sa région pour réaliser son rêve et s’est lancée sur la voie de l’entrepreneuriat.

« Ce n’était pas facile les premières années. Le petit atelier que je louais ne faisait que 70 m2. Afin d’honorer les commandes, je dormais souvent sur la machine à coudre. » Grâce à l’aide et aux conseils que lui ont prodigués l’ancienne génération d’artisans en design, elle a pu écouler ses créations sur le marché. « À cette époque, je me motivais sans cesse en silence. Je devais faire ressortir notre culture ethnique traditionnelle et faire en sorte que le grand public la remarque. »

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En 2018, Mme Li a transféré l’entreprise de Xingyi, où elle a été fondée, vers le village de Zitang, dans le district de Qinglong, son pays natal. Elle a présenté ses créations à l’occasion de concours, d’activités promotionnelles et d’expositions. En quelques années seulement, à mesure que le marché prenait de l’ampleur, les artisans de son entourage ont pu gagner leur vie en travaillant chez eux, faisant de Mme Li un leader permettant de s’enrichir. « Je sens de plus en plus que mes rêves sont devenus une sorte de responsabilité. Je porte en moi les rêves de chacun et j’ai la responsabilité de les guider vers une vie meilleure. »

Afin de procurer des emplois stables aux femmes laissées à l’arrière dans sa ville natale, en septembre 2020, Mme Li a installé son atelier à AmeiQituo, le seul bourg entièrement relogé au niveau national de l’ethnie Yi, où cohabitent également des ethnies Miao et Buyi. « Beaucoup de femmes laissées à l’arrière peuvent broder. Leurs créations sont exquises, mais elles souffrent du manque d’une plateforme appropriée pour les aider. » L’arrivée de Mme Li leur a permis de réactiver leur dextérité.

Activer l’économie des petites mains

La Rue de la culture nationale à AmeiQituo a été planifiée et construite début 2022. Il est prévu de construire un incubateur d’entrepreneuriat et d’emplois de culture nationale. Mme Li a implanté sa marque et s’est officiellement installée dans la communauté de Xintang, à AmeiQituo. Elle a participé à la formation de la Rue d’expérience du patrimoine culturel immatériel national. « Ma marque a déjà une certaine influence, mais comment convertir les compétences des petites mains de chacun en une économie des petites mains. C’est une question à laquelle il faut continuer à réfléchir. »

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Afin de mieux intégrer les créations sur le marché de consommation moderne, Mme Li a recruté 10 étudiants pour former une équipe de vente en direct afin d’écouler ses produits par le biais de courtes vidéos et de diffusion en direct. Au bout de quelques mois seulement, l’entreprise compte déjà plus de 100 000 fans sur la plateforme Douyin, et ses produits sont acheminés vers Beijing, Shanghai, Guangdong et d’autres parties de la province. « Tout le monde me demande en me voyant si je suis la présentatrice qui porte nos costumes ethniques telle une fée. Chaque fois que j’entends cela, je ressens un sentiment d’accomplissement. » Avec l’augmentation des commandes, l’entreprise fait de nouvelles recrues presque tous les jours. Grâce à un tel développement, on s’attend à ce que les ventes de cette année passent la barre des 10 millions de yuans.

« L’entreprise s’est dotée de deux chaînes de production, deux bases de diffusion et de formation ethniques en direct, et une salle d’expérience culturelle. » Mme Li a ajouté que cela avait eu un effet d’entraînement sur Amei Qituo, fournissant des emplois à de très nombreuses femmes laissées à l’arrière et profitant à davantage de personnes de manière indirecte. « L’économie des petites mains a eu des retombées directes sur toute l’économie d’Amei Qituo. »

Vers de nouveaux horizons plus larges

De la création d’entreprise de retour dans son village natal au chef d’entreprise expérimentée, d’un petit atelier de plusieurs dizaines de mètres carrés à une entreprise moderne, Mme Li exprime avec émotion sa gratitude pour le soutien du pays et les bons moments. À l’heure actuelle, sa société est devenue le plus grand centre d’industrialisation de la culture ethnique et d’incubation axé sur le marché dans la zone de réinstallation pour la réduction de la pauvreté dans le district de Qinglong.

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Mais Mme Li a une plus grande ambition. «AmeiQituo est un trésor pour notre recherche, notre développement et notre création. Notre industrie est ici, et les nutriments, le sang et les racines du développement industriel sont tous ici. Mais notre avenir est plus loin. » Dans les prochaines années, la Rue de la culture nationale d’AmeiQituo restera la base pour explorer le modèle « Internet + entité », et le modèle commercial consistera à élargir continuellement le marché et à utiliser les créations afin de promouvoir la culture traditionnelle, les spécialités culinaires et les beaux paysages de la région. « Je souhaite présenter les produits culturels et créatifs les plus caractéristiques ethniques du Guizhou à un marché international plus vaste. »

« J’ai toujours rêvé d’aller à la Semaine internationale de la mode de Paris. Je crois qu’un jour, je pourrai emmener tout le monde sur ce magnifique podium, présenter la beauté de notre patrimoine culturel immatériel ethnique et montrer la beauté, la confiance et l’autonomie des femmes chinoises. »