Diplômée de l'Université de céramique de Jingdezhen il y a six ans, Myrtille Bouvret, une designer céramiste française, a récemment publié sur son compte Instagram des photos d'une sculpture en porcelaine qu'elle a réalisée.

Ayant créé son studio de design dans la ville de Limoges, dans le sud-ouest de la France, Mme Bouvret partage souvent son inspiration sur ses réseaux sociaux.

« Ce sont mes séjours dans les capitales de la porcelaine des deux pays qui m'inspirent continuellement », a-t-elle témoigné.

La ville de Jingdezhen, située dans la province du Jiangxi (sud-est de la Chine), se consacre au savoir-faire artisanal dans la fabrication de la porcelaine depuis plus de 1800 ans. En 2010, Jingdezhen et Limoges ont signé une convention de jumelage, ce qui a facilité la diffusion de la porcelaine chinoise dans toute l'Europe.

Mme Bouvret fait partie des artistes céramistes et d'étudiants étrangers qui se sont rendus à Jingdezhen dans le cadre d'un programme de coopération, un studio international de céramique, entre l'Université de céramique de Jingdezhen (UCJ) et l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Limoges (ENSA Limoges) en 2011.

« J'admire les artisans de Jingdezhen qui héritent de milliers d'années de procédé de fabrication de porcelaine », a-t-elle déclaré.

Des centaines d'œuvres d'art en céramique ont été créées par les étudiants de ce studio. Parmi ceux-ci, deux lampadaires en céramique, conçus et fabriqués par des étudiants français et chinois fin 2018, sont les plus représentatifs.

Ces deux lampadaires, l'un installé dans une rue de Limoges et l'autre en exhibition à Jingdezhen, témoignent des échanges culturels entre les deux pays.

Pour Jessie Derogy, artiste française en céramique, qui a aussi profité de la coopération entre l'ENSA Limoges et l'UCJ, les lampadaires sont justement le symbole matériel de cette coopération.

La coopération entre les deux établissements a permis à des pratiques et des cultures françaises et chinoises en matière de porcelaine de se rencontrer, d'échanger et de se nourrir les unes des autres, a ajouté Mme Derogy.

« Les artistes ayant profité de ce programme, transfèrent dans leur travail, la richesse de cet échange et participent à approfondir le lien entre les deux pays », a souligné Mme Derogy.

Zhou Lei, l'un des co-créateurs, cherchait toujours à combiner le concept de création moderne de l'Occident avec les savoir-faire traditionnels chinois durant ses études dans ces deux capitales de la porcelaine.

« Je veux intégrer le charme ancien de la porcelaine bleue et blanche chinoise à l'esthétique occidentale », a-t-il indiqué.

Au début du XVIIIe siècle, les premiers échantillons de kaolin et de pétunsé ont été amenés en France, ce qui a entamé la fabrication de la porcelaine dans ce pays.

Les échanges bilatéraux sur la céramique sont bénéfiques à la France comme à la Chine, a estimé WengYanjun, directeur du musée des fours impériaux de Jingdezhen.

La porcelaine émaillée colorée est un type de porcelaine qui intègre les matériaux occidentaux au procédé traditionnel chinois, a-t-il poursuivi.

« La coopération avec les artisans de Jingdezhen m'a beaucoup inspiré », a dit Norman Trapman, un designer français qui tient des échanges avec ses homologues à Jingdezhen une fois par semaine.