« Le Conte de deux cités » d'un directeur marketing français dans le delta du Yangtsé en Chine

2023-07-09 08:39:34|Xinhua

« Ma, ralentis, attends-moi. »

« Allez, dépêche-toi et essaie de me suivre. »

De telles conversations entre un Français, Romain Sevestre, et ses compagnons de course chinois sont fréquentes sur la piste d'athlétisme du parc Shenshan, à Wuhu, ville de la province chinoise de l'Anhui (est).

Dans le cercle des marathoniens de la ville, M. Sevestre, âgé d'une quarantaine d'années, est très influent. « Il a emmené beaucoup de ses amis sur la piste », raconte son collègue Xu Xiaoyang.

« J'aime depuis toujours le sport, et un proverbe chinois dit qu'il vaut mieux inviter les gens à transpirer qu'à manger. » M. Sevestre, qui court toujours en tête de peloton, est affectueusement surnommé « Ma » par les coureurs locaux et parle le mandarin avec l'accent de Wuhu. Il vit en Chine depuis dix-sept ans.

Il y a plus de vingt ans, alors qu'il était stagiaire en Allemagne, il n'aurait certainement pas imaginé qu'il viendrait un jour en Chine et qu'il s'y installerait. « À l'époque, j'ai rencontré quelques amis chinois en Allemagne et je me suis très bien entendu avec eux. »

Ce sont ces amis chinois qui ont progressivement éveillé mon intérêt pour la Chine. « Je voulais voir la Chine et découvrir sa culture », se souvient-il.

M. Sevestre est venu en Chine pour la première fois en 2006, à l'âge de 26 ans, pour étudier le chinois à l'université Hohai, à Nanjing, dans la province chinoise du Jiangsu (est).

« Pour être honnête, avant de venir en Chine, j'étais plein de curiosité et je pensais même que les gens ici portaient des costumes chinois de style traditionnel et des cheongsams », déclare M. Sevestre.

Selon lui, ce n'est qu'à son arrivée en Chine qu'il s'est rendu compte que le pays était bien plus moderne qu'il ne l'avait imaginé.

« Il y a des gratte-ciel et des centres commerciaux partout, et la vie ici est très pratique », a-t-il précisé.

En 2007, à la fin de son année d'études en Chine, M. Sevestre a choisi de rester en Chine alors qu'il aurait dû rentrer en France pour travailler dans une entreprise de microélectronique.

« Outre le fait que j'aime la culture et les gens d'ici, il y a une autre raison importante, c'est que j'ai rencontré la mère de ma fille à Nanjing », indique M. Sevestre.

A Nanjing, il a rencontré une Chinoise de Yangzhou, « nous avons parlé comme si nous nous connaissions depuis longtemps », se souvient M. Sevestre. La jeune fille est devenue sa femme et elle lui a appris à utiliser les baguettes et à aimer la nourriture comme les Chinois.

« J'adore la cuisine chinoise, et à la maison, nous mangeons surtout des plats chinois. Le Xiaolongbao et le canard rôti sont des plats chinois que je ne me lasse pas de manger », note M. Sevestre.

L'année dernière, la naissance de sa fille a ajouté de la joie à la vie de M. Sevestre. En plus des photos de son programme de remise en forme, il partage régulièrement des vidéos de sa fille. « Elle est le plus beau des cadeaux », indique-t-il en souriant.

Au fil des ans, M. Sevestre a également été témoin du développement rapide de la Chine. « La première ligne de métro de Nanjing a ouvert en 2006, et il y a maintenant plus d'une douzaine de lignes de métro dans la ville. »

Aujourd'hui, M. Sevestre vit à Nanjing et travaille à Wuhu. Grâce au développement continu des transports en Chine, le temps nécessaire à ce trajet a été réduit à une heure et demie. Ingénieur de formation, il est maintenant directeur marketing de CRRC Puzhen Alstom Transportation System Co., Ltd, responsable des appels d'offres sur les marchés étrangers.

Chaque dimanche soir, M. Sevestre prend le train à grande vitesse de Nanjing à Wuhu. À sa descente du train, le monorail urbain de Wuhu le ramène au dortoir de l'entreprise.

« Le monorail urbain de Wuhu, un projet construit par notre entreprise, est devenu la carte de visite de la ville », ajoute-t-il.

En tant que participant, M. Sevestre a été témoin de l'ensemble du processus de ce projet, du début de la construction à son achèvement, et, comme tous les citoyens de Wuhu, il apprécie également la facilité de déplacement apportée par le monorail.

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Photo aérienne d'un train autonome circulant sur la ligne 1 du monorail urbain de Wuhu, dans la province chinoise de l'Anhui (est), le 3 novembre 2021. (Xinhua/Cao Li)

En octobre prochain, la famille de M. Sevestre en France prévoit d'effectuer une visite en Chine. Par le passé, ils l'écoutaient toujours parler de sa vie en Chine en vidéo.

« J'ai visité de nombreuses villes en Chine en raison de ma participation à des marathons et à des triathlons. Cette fois, je veux les emmener dans les villes chinoises que je connais bien, ainsi que dans d'autres que je n'ai jamais visitées. Je suis sûr qu'ils aimeront la Chine autant que moi », indique-t-il.