La région autonome de Mongolie intérieure fait directement penser aux prairies qui s’étendent à perte de vue. Dans le domaine du tourisme lié à la prairie, Hohhot n’est peut-être pas le premier choix, mais cette capitale provinciale conquerra chaque visiteur par son charme unique.

Une ville en pleine croissance 

Hohhot, ou « ville bleue » en mongol, tient son nom de la couleur des murs de la vieille ville. Classée comme l’une des villes historiques et culturelles de Chine depuis 1986, elle est une ville frontière d’ouverture et un membre de la zone économique de la Mer Bohai. En tant que chef-lieu de la Mongolie intérieure, elle sert de centre politique, économique et culturel à la région autonome, ainsi que d’important hub aérien dans le nord de la Chine.

Aujourd’hui, c’est une ville moderne en changement, avec de grands immeubles, une économie active, une culture florissante et une conscience écologique. Pour le moment, la ville dispose d’un aéroport international en service et d’un autre en construction, ainsi que de deux gares principales. Il faut un peu plus de deux heures pour rallier Beijing à Hohhot en TGV.

Le temple Dazhao 

Pendant la dernière fête du Travail, le temple Dazhao a reçu en moyenne plus de 100 000 visiteurs par jour. Situé en plein cœur de Hohhot, le temple Dazhao est un trésor du passé et le plus vieux monastère bouddhiste tibétain de la ville. Sa construction s’est achevée vers 1580 sous la dynastie Ming (1368-1644). En 1640, le temple a été rénové et agrandi sous l’ordre de Huang Taiji (1592-1643), huitième fils de Nurhachi, le fondateur de la dynastie Qing (1636-1912), mais la majorité de son architecture d’origine a été conservée.

Depuis des centaines d’années, le temple Dazhao est considéré comme centre d’activité du bouddhisme tibétain en Mongolie intérieure. Il regorge d’œuvres d’art précieuses, dont le Bouddha d’argent, des sculptures de dragon et des peintures murales. D’ailleurs, le Bouddha d’argent, la plus grande statue du genre en Chine, mesure près de 3 m de haut et est composée de 1 500 kg d’argent pur.

Devant le Bouddha d’argent se dressent deux colonnes hautes de 10 m, chacune est ornée d’un dragon fait d’un mélange d’argile, de pâte à papier et de pierre. Les fresques à l’intérieur du temple sont toutes peintes avec des pigments minéraux naturels et de la gélatine animale, les couleurs sont encore très vives et claires aujourd’hui.

Les environs du temple Dazhao sont très animés. On peut y découvrir une esplanade, une grande parcelle de pelouse artificielle et des rues piétonnes, entre autres. Saishang est une rue commerçante centenaire, ses bâtiments ne sont pas d’origine, mais ont été reconstruits par le gouvernement municipal dans le style architectural des dynasties Ming et Qing.

Le temple Xilituzhao

Temples et monastères jalonnent la Mongolie intérieure. Après la visite du temple Dazhao, on peut en profiter pour découvrir le temple Xilituzhao situé sur le trottoir d’en face. Ces deux temples constituent le complexe historique et culturel le plus important de Hohhot. Leurs architectures et fresques sont les parfaits témoins du passé de la ville.

Le temple Xilituzhao a été construit en 1585 sous le règne de l’empereur Wanli de la dynastie Ming. Son enceinte couvre une superficie de 5 000 m2, ce qui en fait la plus grande lamaserie de type tibétain de Hohhot.

Dans la cour se trouve une pagode en marbre blanc mesurant 15 m de haut, la mieux conservée de Mongolie intérieure. Elle est également connue sous le nom de la « pagode de la longévité ». Selon la légende, les bouddhas vivants VII et VIII de Xilituzhao sont décédés dans la fleur de l’âge, ainsi les lamas du temple ont construit cette pagode afin de prier pour la longévité de leurs bouddhas vivants.

La résidence du général

La Demeure du gouverneur général de Suiyuan de Hohhot, ou le Musée de la résidence officielle du général de la Mongolie intérieure, n’est pas spécialement connue et est rarement au programme des visiteurs. Cependant, c’est un site touristique qui mérite d’être apprécié.

En 1735, 13e année du règne de l’empereur Yongzheng (1678-1735), le gouvernement impérial a fixé un lieu à 2,5 km au nord-est de la cité Guihua (aujourd’hui la vieille ville de Hohhot) comme camp militaire. Ce n’est qu’en 1737, 2e année du règne de l’empereur Qianlong (1711-1799, fils de l’empereur Yongzheng), que les travaux de grande envergure ont commencé pour se terminer deux ans plus tard. Sous la dynastie Qing, son existence était destinée à consolider la stabilité de la frontière du nord-ouest et à imposer une domination politique et militaire sur les régions mongoles.

La Demeure du gouverneur général était le bureau et la résidence officielle du général de la cité de Suiyuan. Occupant une superficie de 26 400 m2 (dont 5 000 m2 pour les expositions principales), elle est l’une des résidences des généraux en poste à la frontière avec le plus haut statut sous la dynastie Qing. On compte au total 79 nominations de général de la cité de Suiyuan revêtu par le gouvernement impérial, qui y ont tous stationnés. 

Des musées d’importance 

La visite des musées permet de connaître une région. Les musées les plus visités à Hohhot sont le Musée de Mongolie intérieure, le Musée de la nature de Mongolie intérieure construit en 2016 à l’occasion du 70e anniversaire de la Fondation de la région autonome, le Musée de Hohhot et le Musée de la culture xiongnu.

Construit en 1957, le Musée de Mongolie intérieure est maintenant un musée de première classe au niveau national. C’est le plus grand musée généraliste de la région autonome qui combine collections d’objets anciens, recherches et expositions. L’un des trésors de ce musée est une couronne d’or xiongnu de l’époque des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), la seule découverte en Chine.

Le Musée de Hohhot dispose actuellement de deux sites : le Musée du cheval blanc construit en 1957 et la Résidence de la princesse Gurun Kejing construite en 1703. Fille de l’empereur Kangxi, Gurun Kejing est la première princesse de la dynastie Qing qui s’est mariée avec un noble dans la région au nord du désert de Gobi.

La Tombe de Zhaojun, un parc situé dans la banlieue de Hohhot. Selon la légende, les herbes qui poussent sur la tombe de Wang Zhaojun restent vertes, d’où son autre nom de la « Tombe verte ». La tombe se trouve à une hauteur de 33 m et occupe une superficie de 13 000 m2. Wang Zhaojun était considérée comme l’une des quatre plus belles femmes de la Chine antique. En 33 av. J.-C., elle fut donnée, par Han Yuandi (empereur de la dynastie des Han qui régna de 48 à 33 av. J.-C.), comme femme au chanyu (chef xiongnu) Hu Hanye.